Le Coin de l'Information

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Archive for the ‘Pesticides’


Un médecin au service des labos vide son sac

Un médecin au service des labos vide son sac

Soumis par Renaud Schira le jeu, 2014-02-06 09:38
Date:
03/02/2014

Après vingt ans de collaboration, le Dr Dalbergue publie un livre accusateur contre l’industrie pharmaceutique.

 

C’est un témoignage coup de poing qui va faire mal à l’industrie pharmaceutique, à peine remise des scandales du Mediator ou des pilules contraceptives. Dans un livre qui paraît mercredi, le Dr Bernard Dalbergue, 55 ans, dénonce les «pratiques douteuses» d’une industrie où il a passé deux décennies, dans plusieurs firmes différentes. C’est la première fois en France qu’un ancien cadre dissèque de l’intérieur, documents et histoires vécues à l’appui, la manière dont les labos manipulent les médecins, voire les autorités.

Bernard Dalbergue a longtemps été un bon soldat. Jusqu’à ce qu’il soit«révolté» par ce qu’il a vu chez son dernier employeur, l’américain Merck, qu’il accuse d’avoir «foulé aux pieds l’éthique».«Si je parle aujourd’hui, c’est pour contribuer à réduire les accidents médicamenteux, qui tuent au moins 18 000 personnes par an en France, et pour proposer des pistes de réflexion pour réformer le système», explique Dalbergue. Il se définit comme un «lanceur d’alerte», mais refuse l’étiquette de«repenti».«La majorité des labos sont honnêtes. Et j’ai aimé mon métier.»

 

«Dorloter».

 

Son job ? Manipuler les médecins. Il décrit une industrie obsédée par«l’argent», servie par une «armée» de salariés «conditionnés» pour faire grimper les ventes, en passant sous silence les effets secondaires. «Nos médicaments n’ont que des qualités, inutile de parler des aspects moins glorieux : il n’y en a pas. […] Voici comment faire pour inciter les médecins à prescrire», écrit-il. En tant que cadre au marketing puis aux affaires médicales, Dalbergue était chargé de «dorloter» les «leaders d’opinions», ces prestigieux médecins hospitaliers capables de faire ou défaire la carrière d’une molécule. C’est-à-dire d’«inventer les moyens les plus tordus pour les acheter en toute discrétion», à coup de déjeuners, d’invitations grand luxe à des congrès, de contrats de consultants ou de participation à des travaux scientifiques. Bref, entretenir les fameux «conflits d’intérêts», que l’on retrouve régulièrement pointés du doigt dans tous les scandales médicamenteux (Vioxx, Mediator, etc.).

A chaque fois, les médecins mis en cause assurent que l’argent n’altère pas leur indépendance. Le témoignage de Bernard Dalbergue met à mal cette ligne de défense. «Très peu de médecins m’ont résisté. A force de travailler main dans la main avec nous, ils perdent leur objectivité, même si la grande majorité ne s’en rend pas compte.»

Il raconte dans son livre comment il a convaincu un grand professeur de censurer son discours à un congrès, en y retirant un passage sur les effets secondaires d’une molécule. Il y a aussi l’histoire de cette délégation de mandarins venue bouder ostensiblement face au patron de son labo, pour protester contre la baisse de leurs financements – la firme les a immédiatement rétablis. Ou encore la manière dont Dalbergue a, avec l’aval de l’Etat, activé ses réseaux de médecins pour minimiser les dérives liées au Subutex (trafic, prise par injection…), un produit de substitution à l’héroïne.

Bref, le Dr Dalbergue est devenu, au fil des ans, «un sacré roi de l’embrouille».«Ces pratiques d’influence sont moralement discutables et coûtent cher à la Sécu, mais elles sont autorisées par la loi, précise-t-il. Et elles n’ont pas de conséquences sanitaires tant que les molécules dangereuses ne sont pas commercialisées ou maintenues sur le marché.»

Il écrit que tout a basculé lorsqu’il a eu la conviction que son dernier employeur avait franchi la ligne rouge. D’abord en «mettant en danger les patients» avec le Viraferonpeg, traitement de l’hépatite C. En avril 2011, Merck découvre que le stylo injecteur pouvait ne pas délivrer la dose, et donc priver les patients de chances de guérir de cette maladie, potentiellement mortelle. Pourtant, Merck n’a pas prévenu les autorités. Après son départ du labo, Bernard Dalbergue a alerté Libération, qui a révélé l’affaire le 8 février 2012. Résultat : Merck a été convoqué à l’Agence du médicament et a remplacé le stylo fin 2013.

 

Couvrir.

 

Il y a ensuite l’affaire du Victrelis. Comme nous le révélons, Merck a payé des experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps) impliqués dans l’évaluation de cet autre traitement de l’hépatite C du labo. Selon Bernard Dalbergue, c’est parce qu’il a refusé de couvrir ces faits qu’il a été viré en 2011. Merck n’a pas souhaité nous donner sa version. Dans la lettre de licenciement du Dr Dalbergue, le labo lui reproche d’avoir ignoré des instructions, refusé de participer à des réunions, et de ne pas avoir recadré une collaboratrice. S’il est en conflit avec Merck à ce sujet, Dalbergue assure n’avoir «aucune volonté de revanche» «Mon procès aux prud’hommes est prévu le 27 février. La justice tranchera.»

 

Yann PHILIPPIN – Photo Frédéric Stucin

Source:
Liberation.fr

Sarkozy va trop loin !

Lettre d’information du MDRGF
« toutes ces questions d’environnement… ça commence à bien faire ! »
a lancé Nicolas Sarkozy samedi, au Salon de l’agriculture !!!
Agriculture : les défenseurs du Grenelle se sentent trahis par Sarkozy
Les défenseurs de l’environnement dénoncent un coup de canif dans le Grenelle après les déclarations du chef de l’État samedi, appelant à revoir l’impact des mesures environnementales en agriculture face à la concurrence des pays voisins.

Une phrase de Nicolas Sarkozy, en particulier, passe mal : « Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que, là aussi, ça commence à bien faire » – même s’il avait préalablement assuré « croire en une agriculture durable ». Ces propos, tenus sur le Salon de l’agriculture en présence des personnalités du monde agricole, sont vécus comme une trahison des engagements du Grenelle et de la « révolution verte » promise en 2007.

Sarkozy revient aux « fondamentaux du calcul électoral » (Verts)

Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, réagit avec virulence dès samedi. « Au nom de la concurrence, Nicolas Sarkozy prétend affranchir l’agriculture de la contrainte environnementale, au risque de laisser les choix à court terme épuiser un peu plus les sols, proliférer les algues vertes, aggraver la dégradation de l’environnement », a-t-elle déploré. « Apparemment, parler d’écologie ne fait plus recette pour Nicolas Sarkozy, et il revient aux fondamentaux du calcul électoral : mieux vaut une voix agricole acquise à l’UMP qu’un pari sur le vote écologiste », a dénoncé Cécile Duflot, alors que les élections régionales ont lieu dans une semaine.

Pour la fédération France nature environnement (FNE), « c’est le retour du double langage ». « On commence par dire qu’on croit à une agriculture durable et quelques secondes plus tard on la démolit. C’est une remise en cause du Grenelle et même une trahison », estime ainsi Lylian Le Goff, expert de la FNE pour les questions agricoles et alimentaires. Lylian Le Goff et d’autres relèvent aussi que ces propos surgissent à huit jours des élections régionales, après une entrevue avec les responsables de la FNSEA, le principal syndicat agricole. « Sarkozy envoie des signaux aux agriculteurs avant les régionales. Mais opposer environnement et agriculture est tout à fait contraire à l’esprit du Grenelle, qui avait justement voulu les réconcilier », juge Arnaud Gossement, du Réseau Environnement et droit.

Les agriculteurs, en graves difficultés financières, vivent mal d’être régulièrement dénoncés comme des pollueurs, notamment dans la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes. Mais la France a été à plusieurs reprises condamnée par l’Union européenne pour non-respect des recommandations sur la qualité des eaux de rivières. Dans la foulée du Grenelle, le ministère de l’Agriculture avait mis en place en 2008 le plan Ecophyto qui vise à réduire de moitié, « si possible », l’usage des pesticides en dix ans.

« Coup de frein » à l’application du Grenelle

Samedi, l’Élysée a distribué un document stipulant que Nicolas Sarkozy souhaitait un changement de méthode dans la préparation et la mise en oeuvre des mesures environnementales en agriculture « dans le respect du Grenelle de l’environnement ». En l’absence de détails, chacun redoute un enterrement de première classe.

« Sarkozy a reconnu que les agriculteurs sont les premières victimes des pesticides et met en même temps un grand coup de frein à l’application du Grenelle (…) au nom de supposées ‘distorsions de concurrence’ avec d’autres pays européens », s’insurge François Veillerette, président du Mouvement pour la défense et le respect des générations futures (MDRGF), très impliqué dans la lutte contre les pesticides.
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Vidéo Choc de témoignage de victimes de pesticides

Lettre d’information du MDRGF
Numéro spécial : des vidéos chocs de témoignages de victimes des pesticides !
http://www.victimes-pesticides.org/
tous les témoignages sur le site Victimes des pesticides : de nouveaux témoignages exclusifs sur victimes-pesticides.com
Victimes des pesticides : de nouveaux témoignages exclusifs sur victimes-pesticides.com

A l’heure où s’ouvre le Salon International de l’Agriculture et après la publication par l’hebdomadaire La Vie d’un dossier autour du témoignage de Paul François, victime des pesticides, le MDRGF et HEAL mettent en ligne de nouveaux témoignages vidéo exclusifs d’agriculteurs et de particuliers victimes des pesticides.

Suite de notre campagne victimes. Lors d’un rencontre organisée par le MDRGF et HEAL* en janvier 2010, des dizaines de personnes atteintes par des leucémies, des myélomes, la maladie de parkinson, des problèmes cardiaques…suite à l’exposition à des pesticides ont témoigné de leur situation, vous pourrez dès aujourd’hui et dans les jours qui viennent découvrir ces nouveaux témoignages vidéo, dont celui de Paul François, sur le site www.victimes-pesticides.com.

Mettre fin à l’Omerta. Cette campagne ‘Victimes des pesticides’, lancée en juin 2009 par le MDRGF et HEAL* vise à informer le public sur la réalité des dangers liés à l’utilisation des pesticides. Nous espérons que le courage des personnes qui ont accepté de témoigner de leurs souffrances à visage découvert nous permettra d’en finir avec l’Omerta qui entoure la question du danger des pesticides et aidera de nombreuses autres victimes à dire ce qu’ils ont vécus eux aussi, enfin. Le MDRGF et HEAL souhaitent aussi, au travers cette campagne, aider ces victimes à faire valoir leurs droits, en leur prodiguant des conseils juridiques et une expertise scientifique.

« Nous espérons qu’à l’heure où le Salon de l’Agriculture ouvre ses portes, ces témoignages touchants aideront à une véritable prise de conscience de la nécessité urgente de diminuer la dépendance de notre agriculture aux pesticides, conformément aux décisions du Grenelle de l’environnement », déclare François VEILLERETTE, Président du MDRGF.

« Au-delà des agriculteurs, c’est la population en général qui est concernée par l’exposition aux pesticides et les risques associés à cette exposition. Il est temps de protéger enfin les très nombreux particuliers victimes de ces produits en interdisant leur utilisation dans les lieux publics et à proximité des habitations. La publicité pour les amateurs de ces produits doit aussi être interdite afin de ne pas inciter à leur utilisation » ajoute Genon JENSEN, Directrice de HEAL.
Regardez et faites buzzer la vidéo de présentation de ces victimes :
http://www.dailymotion.com/video/xcdhrq_victimes-des-pesticides_news

MDRGF = Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures – http://www.mdrgf.org
HEAL = HEAL = Health and Environment Alliance http://www.env-health.org/

le dossier de la Vie sur les victimes les victimes des pesticides dans l’hebdomadaire La Vie
retrouvez le témoignage de Paul François dans un dossier exclusif du magazine La Vie

Agriculture : en finir avec la chrysomèle

Communiqué de presse – Mercredi 12 août

Agriculture : en finir avec la chrysomèle


Comme chaque été ou presque, le célèbre ravageur du maïs est de retour en Alsace et Rhône-Alpes. Pour lutter contre la chrysomèle, des épandages aériens de pesticides sont déjà prévus dans l’Ain. Réaction de FNE et de ses associations membres Alsace Nature et la FRAPNA.

Des chrysomèles ont de nouveau été détectées cette année dans l’Ain, en Savoie, Haute-Savoie et Alsace. Ce petit coléoptère originaire des Etats-Unis provoque des pertes de récolte significatives sur les cultures de maïs. La réglementation en vigueur impose sa destruction.

L’insecticide utilisé, la deltaméthrine, est peu sélectif : il est aussi toxique pour des insectes non ciblés tels que les coccinelles et les abeilles. Les traitements aériens sont toujours employés, bien que leur interdiction ait été actée dans Grenelle de l’environnement.

Pour Catherine Deséraud, Présidente de la FRAPNA Ain : « Les épandages aériens de deltaméthrine posent de graves problèmes de santé publique, les produits utilisés étant toxiques pour l’homme par inhalation, et la population étant mal informée. »

Michel Breuzard, Président d’Alsace Nature Haut-Rhin ajoute : « Ces traitements chimiques sont d’autant plus inacceptables qu’une alternative existe : la rotation des cultures. »

Pour Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à FNE : « Ces infestations à répétition montrent bien les limites de notre système agricole actuel. Multiplication des invasions parasitaires, sur-consommation et pollution des eaux, menace pour les pollinisateurs, il est grand temps de remettre en cause une bonne fois pour toutes la monoculture de maïs. »

FNE et ses associations membres Alsace Nature et la FRAPNA demandent la promotion des alternatives agronomiques et l’application immédiate de l’article 31 de la loi Grenelle 1 du 3 août 2009 qui prévoit l’interdiction des épandages aériens de pesticides.

Rappel :
signez notre pétition pour réduire de moitié l’usage des pesticides en France
http://www.fne.asso.fr/fr/actualites/petitions.html

Résidus de pesticides dans les aliments

Résidus de pesticides dans les aliments : la France obtient de mauvais résultats selon la dernière étude de l’EFSA !

le rapport sur le site de l'EFSA

Résidus de pesticides : nouvelles données européennes. Mauvais résultats pour la France !

L’EFSA vient de rendre public le nouveau rapport sur les résidus de pesticides dans les aliments dans l’Union Européenne. La France obtient de mauvais résultats !


Des données opaques! Pour la première fois, c’est l’EFSA (1) qui présente le rapport annuel sur les résidus de pesticides dans les aliments végétaux dans l’Union Européenne (auparavant celui-ci était réalisé par la DG Sanco (2) ). Ce rapport, basé sur l’analyse des données de 2007, a été rendu public à la veille d’un des plus grands départs en vacances de l’année, ce que le MDRGF regrette fortement. De plus, il se caractérise par une certaine opacité : ainsi on ne sait pas exactement quel pourcentage des échantillons analysés dans le cadre des plans de surveillance contiennent des résidus de pesticides et combien n’en contiennent pas !


Dépassements des limites au sein de l’UE. Les seuls chiffres clairs sont ceux montrant les dépassements des Limites Maximales en Résidus (LMR). Les dépassements des LMR semblent en léger recul au niveau communautaire en 2007 par rapport à 2006. Ainsi 4,19% des fruits et légumes dépassaient ces LMR en 2007 contre 4,7% en 2006.


France : dépassement des limites et multi-résidus … Dans ce contexte, la France fait figure de mauvais élève. Ainsi ce sont 7,6 % des fruits et légumes analysés en 2007 qui dépassaient les LMR (6% en 2006). Pour les céréales, l’EFSA indique que 8,16% des céréales analysées en France dépassaient ces LMR en 2007 (contre 1,37% pour l’UE) ! Pour mémoire ce n’étaient que 1% de ces mêmes céréales qui dépassaient les LMR en France en 2006 ! De même, si le pourcentage de fruits, légumes ou céréales contenant plusieurs résidus à la fois a légèrement diminué dans l’UE, en France le nombre d’échantillons contenant plusieurs résidus a fortement augmenté de 25,8% en 2006 à 32,75 % en 2007 !!


France : pourcentage de contamination et usages interdits. Pour pallier le manque de transparence du rapport de l’EFSA, le MDRGF rappelle que, selon la DGCCRF (3), ce sont en 2007, 52,1% des fruits et légumes analysés en France qui contenaient des résidus de pesticides (45% en 2006) et 52,5% des céréales. Le même rapport de la DGCCRF rappelle également la préoccupante augmentation du rôle joué par les usages interdits de produits dans les dépassements de LMR, la proportion des dépassements de LMR dus à des usages interdits de pesticides passant de 19,8% en 2006 à près 39% en 2007 !


« Dans ce rapport de l’EFSA, la France fait vraiment pâle figure avec des taux de dépassement de LMR très élevés et de nombreux multi-résidus. Face à cette contamination inquiétante de nos aliments par des pesticides, il est plus urgent que jamais de mettre en œuvre les décisions du Grenelle de l’environnement pour aboutir rapidement à une réduction de 50% de l’usage des pesticides… » déclare François Veillerette, Président du MDRGF.


1. European Food Safety Authority
2. Direction Générale de la Santé et de la Consommation
3. Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes –
Rapport 2007 sur les plans de surveillance et de contrôles des résidus de pesticides dans les denrées d’origine végétale

Pesticides : Les victimes s’organisent

Les victimes des pesticides s’organisent avec le MDRGF et HEAL pour faire reconnaître leurs maladies

l’action du MDRGF et de HEAL sur les victimes des pesticides mise en avant dans Le Monde…

Les victimes des pesticides s’organisent pour faire reconnaître leurs maladies


LE MONDE 17.07.09

Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures vient de lancer un Réseau des victimes des pesticides. Cette association, qui milite depuis quinze ans pour une agriculture sans pesticides, est sollicitée par « de nombreux particuliers qui constatent qu’ils n’ont aucun moyen de se défendre contre les pulvérisations, la législation étant quasiment inexistante », explique François Veillerette, président du Mouvement.


Bertrand Pouchin est l’un d’entre eux. Lorsqu’il achète sa maison au milieu des champs de blé de la Beauce, en juillet 2004, il pense avoir gagné un « petit coin de paradis ». Il déchante vite. Un week-end, un énorme tracteur vient pulvériser des pesticides à l’odeur nauséabonde jusqu’à la haie qui sépare les champs de son jardin, où joue son petit garçon. Première confrontation, violente, avec le fermier. M. Pouchin fait appel au maire qui, dans un premier temps, temporise. « Le conseil municipal, composé de huit céréaliers sur onze élus, a fini par m’envoyer promener, raconte-t-il. Chez les gendarmes, même chose ! On m’a répondu que les agriculteurs étaient là avant moi, et qu’ils doivent travailler. » Il ne trouve donc personne pour constater l’infraction qui consiste à pulvériser ces produits même par vent de force 3, soit 19 km/h. « C’est pourtant fréquent dans la Beauce, premier parc éolien de France ! », observe M. Pouchin. « De mars à octobre, on vit un enfer !, poursuit-il. Les céréaliers déversent des herbicides, des insecticides, des fongicides, des hormones de croissance, des hormones de contrôle… »


En octobre 2008, Damien, son deuxième petit garçon, alors âgé de 3 ans, perd du poids, et les médecins diagnostiquent une hyperthyroïdie que M. Pouchin impute aux pesticides, considérés comme des perturbateurs endocriniens. « En guerre » contre cette pollution chimique, il lance des accusations dans la presse locale et reçoit des menaces de mort. Il s’estime pourtant légitimé dans son combat lorsque des « repentis » de l’agriculture intensive lui font part de leurs maladies et de leurs soupçons.


Agriculteur installé en Alsace, Patrick fait partie de ces « repentis ». Il a toujours utilisé les pesticides parce qu’on lui a « appris à le faire à l’école », mais le regrette depuis qu’il a développé la maladie de Parkinson, à l’âge de 35 ans. « On nous disait que les pesticides n’étaient pas nocifs, alors on les pulvérisait en short et en chemise…

Un jour, un tuyau a éclaté et j’ai été douché aux désherbants à l’intérieur de la cabine de mon tracteur. J’ai dû être hospitalisé après une forte fièvre. Huit ans plus tard, les tremblements ont commencé. J’estime que j’ai été empoisonné, mais la Mutualité sociale agricole refuse d’établir un lien entre les deux événements et de reconnaître qu’il s’agit d’une maladie professionnelle », explique-t-il. Patrick et Bertrand se sont retrouvés au sein du nouveau Réseau des victimes des pesticides.


Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures réclame l’interdiction des pesticides en ville, dans les parcs, jardins et aires de jeux, « pour éviter que les enfants dont le ballon tombe sur la pelouse les touchent et les avalent ». Il demande aussi l’instauration de zones tampons (cultures bio ou pâturages), entre les habitations et les lieux de pulvérisation. Et, « pour que la législation soit respectée, il faut qu’elle soit assortie de sanctions pénales dissuasives », insiste M. Veillerette. Il souhaite que le gouvernement saisisse l’opportunité de la transposition d’une directive européenne encadrant l’usage des produits phytosanitaires pour introduire ces dispositions.


Le Mouvement espère aussi venir en aide aux victimes professionnelles, en les aidant à faire reconnaître leurs maladies, « ce qui n’a été le cas que d’un ou deux agriculteurs pour l’instant », selon M. Veillerette. « De nombreuses études épidémiologiques montrent que l’exposition aux pesticides augmente les risques de cancers, de troubles de la reproduction et de maladies neuro-dégénératives », rappelle-t-il.


L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) vient ainsi de confirmer, le 16 juin, qu’elle double le risque de survenue de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs. « Nos adversaires répondent qu’on ne peut rien prouver, qu’on n’a jamais établi de lien de causalité entre l’exposition et la maladie, s’indigne M. Veillerette. Le fait de briser la loi du silence devrait les faire reculer. » Comme cela a été le cas pour l’amiante.

Sur le Web : Pesticidescancer.eu

Rafaële Rivais

Le pain au levain

ou une façon différente de faire le pain

et de l’appréhender.

Quand on pratique la panification classique c’est relativement simple : il faut tant de farine pour tant d’eau et tant de levure de bière (levure dite de boulanger).

Pourquoi alors se compliquer la vie ?

Déjà, un pain au levain est nettement plus sain et digeste qu’un pain à la levure. Qui plus est, le pain au levain contient des probiotiques, tels les bifidobactéries et les lactobacilles, qui renforcent le système immunitaire en normalisant la fonction intestinale. Point besoin, dès lors, de chercher dans les alicaments plus ou moins fiables dont les publicités nous inondent depuis quelques années.

Il y a également d’autres raisons de faire son pain soi-même. Parmi ces raison, notons le plaisir que cela peut procurer – en effet, j’ai pu remarquer que faire mon pain est un formidable déstressant qui a, en outre, l’intérêt de m’obliger à ne pas courir partout étant donné l’attention tranquille qu’il nécessite – ainsi que la réelle connaissance de ce que l’on mange étant directement responsable des ingrédients que l’on choisit pour le préparer. Et puis, il y a aussi l’argument déterminant, selon moi : la possibilité de varier à l’infini et d’avoir toujours exactement la composition ou le goût recherché. A ce sujet, quelques exemples vous seront proposés plus loin.

Le levain

Il existe, bien entendu, différentes manières de préparer un levain. L’une d’elle – et sans conteste la plus appréciée et préparée – est le « levain chef », et c’est celui-ci que nous allons développer ici !

Il y a plusieurs étapes à respecter pour la première « création » de votre levain.

Certes, la première fois est un peu plus longue et fastidieuses, mais le temps et l’habitude vous démontrera la réelle facilité de cette méthode qui, en plus, vous apportera au fil du temps un levain d’une qualité et d’une efficacité sans commune mesure avec la levure de bière.

Donc, pour votre premier levain, il va vous falloir un bocal de verre ou un récipient haut et transparent d’une contenance d’au moins un litre et demi pour prévenir la montée de la préparation, une fourchette, une balance, une terrine ou un petit saladier de verre ou de terre cuite, une serviette… et cinq jours de temps.

Quand vous êtes prêt à vous lancer, versez dans le bocal cent grammes de farine, deux cents grammes d’eau et une bonne cuillère à soupe de miel qui, en fermentant, transformera petit à petit votre mélange en cette petite merveille qu’est le levain !

Je ne saurais trop vous conseiller d’user d’une eau de source, d’un miel « toutes fleurs » figé ou finement cristallisé, et d’une farine complète (de préférence de la farine de Grand Épeautre).

Mélangez bien à la fourchette jusqu’à ce que tout soit bien dilué et homogène. N’hésitez pas à faire mousser un peu car cela aérera la préparation et améliorera sa qualité.

Couvrez le bocal d’une serviette ou d’un chiffon pour que rien n’y rentre ou n’y tombe et laissez le tout dans un endroit tempéré (20 – 25°C) et indirectement éclairé (pas au soleil ou en bord de fenêtre).

Dans les trois jours qui vont suivre, mélangez régulièrement le mélange à la fourchette, entre deux et trois fois par jour. Il se pourrait qu’une mousse épaisse et semi-solide se forme ou que la préparation prenne du volume jusqu’à tenter de déborder. Ne vous en inquiétez pas : c’est normal ! En fait, cette réaction est même un très bon signe : celui d’un travail complet du levain en devenir.

Dans ces conditions, et lors du touillage, faites retomber la mousse et redonnez un aspect homogène au mélange.

Pesez votre saladier et notez son poids.

Les trois jours passé, versez la préparation dans une terrine assez grande et nourrissez le de quelques gouttes d’eau de source et de farine. Continuez à mélanger à la fourchette jusqu’à obtenir une pâte proche de la consistance de la pâte à beignet, soit fluide et épaisse.

Reversez quelques gouttes d’eau sur la pâte et bougez la terrine pour qu’elle se répartisse bien, puis parsemez une légère pluie de farine sur le tout avant de couvrir avec une serviette.

Si vous utilisez un récipient transparent, je vous conseille de le placer dans un placard.

Durant les deux jours à venir, nourrissez à nouveau votre levain deux fois par jour sans le remuer, juste en ajoutant quelques gouttes d’eau et une fine pluie de farine comme indiqué ci-dessus.

En principe, il devrait prendre encore un peu de volume.

Vous allez maintenant pouvoir confectionner votre pâte à pain.

Pour cela, le poids réalisé sera toujours fonction du poids de votre levain !

Pesez donc votre récipient de levain et déduisez-en le poids à vide, noté quelques jours plus tôt.

Ce poids de levain sera généralement le quart du poids total de pain réalisé, à peu de chose prêt.

En principe, un pain au levain de compose d’une dose de levain, pour une dose d’eau de coulage, et deux doses de farine.

Dans la pratique, vous pouvez mettre plus de levain que la dose indiquée, mais en réduisant la dose d’eau, ce qui aura toutefois pour conséquence prévisible d’acidifier le goût de votre futur pain.

Donc, par exemple, si vous avez réalisé deux cents grammes de levain, vous y mélangerez deux cents grammes d’eau de coulage et quatre cents grammes de farine.

L’eau de coulage est en fait le liquide que vous allez utiliser pour faire votre pain. Ce liquide sera toujours salé, au moins un peu, pour que la levée se fasse correctement. Cette eau de coulage peut être de l’eau de source, de l’eau du robinet (quoique celle-ci n’aide pas la levée, loin s’en faut), ou si vous pouvez vous en procurer du petit lait frais de chèvre (Celui-ci est si riche en vitamines qu’il ne peut qu’améliorer les apports de votre pain. En outre, il aide votre pâtre à travailler, la rend plus aisée à façonner et malaxer, et à tendance à atténuer de manière non négligeable l’acidité du à l’usage du levain – bien qu’il existe d’autres méthodes pour cela…). L’eau de cuisson des pommes de terres est également un excellent choix.

Les températures aussi sont désormais importantes.

En pratique on calcule la somme des températures du local + de la farine + de l’eau de coulage.

Le total doit faire 66°C en hiver et 75°C en été, pour une panification optimale.

Comme l’on peut difficilement influer sur la température de la pièce (qui se voudra au possible exempte de courant-d’airs) on jouera sur celle de l’eau de coulage qui pourra être augmentée ou réduite en plaçant son contenant dans un bain marie chaud ou froid selon le cas. Ainsi, un thermomètre de cuisine est un achat envisageable pour se simplifier la vie si l’on prend l’habitude de confectionner son propre pain.

Cette méthode à toutefois ses limites car, si la pièce et la farine étaient à 15°C chacune, il faudrait chauffer l’eau à 40°C, ce qui serait trop. D’autre part, la pâte refroidirait bien trop vite. En conclusion, il est important de veiller à ce que la pièce choisie pour faire son pain ait une température au moins égale à 18°C, et si possible, au moins 20.

« Le pétrissage fait souvent peur aux candidats boulangers. Il n’est pourtant ni aussi fastidieux ni aussi fatiguant qu’on le croit.

Il a une triple fonction :

1) le mélange intime de tous les ingrédients, ce qui est indispensable à une bonne levée et à l’homogénéité du pain ;

2) l’humidification en profondeur des particules de farine, ce qui permet aux éléments constitutifs de gluten (gliadine et gluénine) de gonfler et de former un véritable réseau, qui emprisonnera les bulles de gaz carbonique formées lors de la fermentation ;

3) l’incorporation de l’air dans la pâte. » (Les Pains des Quatre Saisons, Terre Vivantes, page 23.)

L’aspect technique le plus compliqué étant terminé, passons maintenant à la méthode de pétrissage la plus efficace et la moins fatiguante.

Confection et Pétrissage

Pesez d’abord votre farine (ou votre mélange) et placez là dans un grand saladier. Versez dessus votre levain, puis répartissez l’eau de coulage un peu partout.

À l’aide d’une cuillère en bois, mélangez bien le tout jusqu’à ce que la pâte vous soit trop lourde.

Versez là alors sur votre plan de travail et commencez à la malaxer comme suit :

« Lorsque la pâte ne colle plus beaucoup aux doigts, l’allonger en un gros boudin. Ensuite, planter la quatre doigts serrés et allongés (ne pas y mettre le pouce) dans la pâte et tirer sur soi.

Rabattre ensuite la partie tirée sur le boudin et continuer ainsi sur toute la longueur. Le boudin à tendance à s’allonger. On peut alors replier les extrémités sur le milieu. On travaille ainsi jusqu’à ce que la pâte soit suffisamment élastique et aérée. On peut contrôler l’aération de la pâte en coupant la pâte avec un couteau. On voit ainsi la quantité et la grosseur des trous dans la pâte. Tout en travaillant, on ajouter de la farine si nécessaire. On peut retravailler un peu pour reformer le boudin, si besoin est. » (Les Pains des Quatre Saisons, Terre Vivantes, page 38.)

Personnellement, j’écoute la pâte respirer. Quand elle commence à souffler, je presse légèrement le pouce sur la boule, qui doit reprendre sa position approximativement. Ainsi j’acquiers à la fois la certitude d’une bonne aération et d’une élasticité satisfaisante. L’opération prend généralement entre dix et quinze minute, mais ne dois jamais dépasser ce temps, sans quoi vous risquez de déchirer votre pâte et tout ce travail aura été vain.

Remettez alors votre boule de pâte dans le saladier et couvrez le de la serviette.

Laissez gonfler pendant trois heures à l’abri des courant-d’airs.

Remettez la boule gonflée sur votre plan de travail et écrasez là violemment pour qu’elle retombe rapidement. Coupez en un morceau que vous mettrez dans un petit bocal de verre au bas de votre réfrigérateur. Ce sera votre pâton pour le prochain levain. Celui-ci se garde quatre à cinq jours dans ces conditions. Vous pouvez allonger ce temps à dix ou douze jours en le couvrant d’eau de source après deux jours et en la changeant quatre jours plus tard (il n’en sera que plus facile à retravailler).

Si vous voulez ajouter des graines ou quelque ingrédient que ce soit dans votre pain, vous pouvez maintenant retravailler votre pâte avec cela jusqu’à ce que le tout soit bien intégrer.

Vous pouvez désormais préparer la seconde levée. Je ne saurais trop vous conseiller de placer directement votre pain sur la plaque à four ou dans le récipient de moulage de votre choix avant de laisser à nouveau se faire la levée, sans quoi vous risquez fortement de voir retomber le fruit de votre ouvrage.

Avec le couteau, incisez au tiers votre futur pain sur la longueur ou en épis régulièrement espacés.

Couvrez à nouveau de votre serviette et attendez au moins deux heures, l’idéal étant trois. Vous pouvez également laissez passer la nuit en plaçant le tout dans un endroit un peu plus frais, mais toujours sans courant d’air. Toutefois, vous risquez de laisser ce développer de l’acidité, surtout si vous utilisez une eau de coulage trop simple (nature).

Viendra alors le temps de la cuisson. Alors là, tout dépend du type de four utilisé et de la taille de votre pain. Des essais seront donc indispensables, et ce n’est qu’après deux ou trois pains que vous pourrez vraiment décider de ces critères en fonction de votre matériel.

Pour ma part, j’utilise un des accessoires les plus courants qui soit : un petit four électrique tout ce qu’il y a de plus banal. Avec celui ci, je préchauffe à 240°C et enfourne dix minutes à cette température avant de baisser le four à 180°C. Mes cuissons oscillent entre trente et soixante dix minutes, fonction de la taille du pain et de sa composition.

Il est important également d’avoir dans le four un récipient d’eau assez volumineux. Une boite de conserve remplie d’eau fait très bien l’effet en règle générale.

Pensez également à humidifier une ou deux fois la croute de votre pain pendant la cuisson afin qu’elle ne sèche pas trop ou ne soit pas trop épaisse.

Il ne vous reste plus qu’à patienter le temps que le pain refroidisse au moins un peu avant de pouvoir déguster votre création.

Côté farine

Il existe un code de dénomination pour savoir quel type de farine l’on utilise. Comme partout, les avis divergent sur la qualité de ces farines.

Type

Appellations courantes

Taux d’extraction (quantité de farine obtenue avec 100 kg de blé)

Teneur en minéraux (%)

45

Farine de pâtisserie

67

Moins de 0,50

55

Farine blanche

75

0,50 à 0,60

65

Farine blanche / bise

78

0,62 à 0,75

80

Farine bise

80 – 85

0,75 à 0,90

110

Farine bise / complète

85 – 90

1 à 1,20

130

Farine complète

1,20 à 1,40

150

Farine complète / intégrale

90 – 98

Plus de 1,40

Vous pouvez trouver nombre de graines moulues en farines de tous types. Toutefois, les plus courantes et les plus intéressantes à la panification classique sont le blé, le grand épeautre, le seigle et le sarrasin. La farine de Kamut est également très intéressante en cela qu’elle aide à faire gonfler la pâte sous condition de ne pas dépasser un quart du poids de celle-ci, sans quoi elle aura tendance à avoir l’effet inverse. En outre, elle dégage une agréable odeur beurre-noisette qui laisse un agréable goût au pain.

Plus votre farine utilisée sera complète, plus votre pain se conservera. Pour vous donner une idée. Un pain blanc se conserve trois ou quatre jours avant de durcir et de devenir impossible à mastiquer, tandis qu’un pain complet (T110-T130) vous tiendra jusqu’à dix jours sans réellement durcir, et ne séchant que si mal conservé (en cela, gardez le deux jours dans un chiffon à l’air libre, puis placez le alternativement chaque jour dans un sachet ou à l’air). Qui plus est, une tranche de pain complet au levain, placée à l’air libre mettra plus d’une journée et demi avant de commencer à sécher de manière signification.

Bien entendu, un pain complet et bien meilleur pour la digestion et la flore intestinale. De plus, un produit complet nettoie l’intestin et en élimine les mauvaises graisses qui ne se fixeront plus, dès lors, aux endroits disgracieux de votre anatomie.

Réutiliser son levain

Plus un levain est âgé, meilleur il est. Mais il faut l’utiliser et l’entretenir régulièrement et comme il se doit.

À partir de la seconde utilisation, il vous suffira de le réactiver la veille de votre panification. Pour cela, c’est très simple : délayez le dans l’eau (s’il ne l’est pas déjà par le trempage effectué pour le conserver). Ajouter farine et eau de source pour lui redonner cette consistance de pâte à beignet et nourrissez le comme la première fois. Couvrez votre récipient, mettez le à l’abri de la lumière et nourrissez le encore une ou deux fois selon comment il travaille. Ne le gavez pas non plus ce serait dommage.

Une seconde option, qui le maintient encore plus facilement et lui donne une meilleure levée, est de rajouter une petite noisette de miel au moment du mélange, puis de remuer à la fourchette toutes les 12 heures environs au moment du nourrissage…

Procédez alors comme expliqué plus haut pour réaliser votre pain.

Une petite idée de dosage

Pour un levain de 450g, utilisez 150g de Kamut T110, 250g de seigle T130 et 500g d’épeautre T110.

Une cuillère et demi à soupe bombée de sel fin de Guérande suffisent à assaisonner 450g de petit lait de chèvre, mais il faudra en compter deux pour l’usage de l’eau. Prévoyez alors également une cuillère à soupe d’huile d’olive pour enrichir un peu une eau plate. Pour rendre votre pain encore plus digeste, vous pouvez ajouter à la farine un bouchon de carvi fraichement mixé, ainsi que deux poignées de graines de courges mixées pour adoucir son goût.

Pour conclure

Encore un petit conseil pour que votre levain vous dure très longtemps. Quand vous le réactiverez, si vous utilisez toujours la même farine, il va s’affaiblir au lieu de se renforcer. Pour cela, bien que l’épeautre complète soit le meilleur choix, deux fois sur cinq environs, changez pour du seigle complet. Utiliser uniquement du seigle acidifierait également à outrance vos futurs pain.

Femmes enceintes et pesticides

Femmes enceintes exposées aux pesticides = Perturbation ultérieure du développement des fonctions reproductrices chez les garçons qu’elles portent, selon une nouvelle étude danoise.

Perturbation du développement des fonctions reproductrices chez les garçons dont les mères sont exposées aux pesticides pendant la grossesse. Une nouvelle étude danoise montre que les garçons dont les mères travaillent dans des serres où on utilise des pesticides pendant leur grossesse ont un développement des fonctions reproductrices perturbé.

Cette étude, conduite par le professeur Andersen (Institut de Santé Publique, University of Southern Denmark) et ses collègues, a étudié le développement des fonctions reproductrices des garçons de plus de 110 paires mères/fils, selon que les mères avaient travaillé ou non dans des serres pendant leur grossesse.

A l’âge de trois mois ont été mesurés la position et le volume des testicules, la longueur du pénis, la position de l’urètre ainsi que la concentration sérique des hormones sexuelles.

Résultats :

La prévalence du cryptorchidisme (testicules non descendus) était plus importante chez les garçons des mères exposées aux pesticides dans les serres que chez les garçons des mères non exposées.

De plus, les garçons dont les mamans avaient été exposées dans les serres montraient une longueur du pénis inférieure à ceux dont les mères n’avaient pas été exposées.

Le volume testiculaire et la concentration sérique en testostérone étaient inférieurs chez ces mêmes garçons.

Pour les auteurs, ces résultats suggèrent un effet négatif de l’usage professionnel des pesticides par les mères pendant la grossesse sur le développement des fonctions de reproduction chez leurs garçons, malgré les précautions d’utilisation prises.

Voir l’étude complète à l’adresse : ‘,’Femmes enceintes et pesticides : attention, danger !

Contribution de l’alimentation à l’exposition des enfants des villes aux pesticides

Contribution de l’alimentation à l’exposition des enfants des villes aux pesticides : la preuve par le  « bio »  ?

Publié le 22/01/2008

Journal d’information médicale

Dr Claudine Goldgewicht

Dosages des métabolites urinaires de pesticides à l’appui, une étude menée aux états-Unis, a évalué, au cours des quatre saisons, l’exposition aux pesticides organophosphorés via l’alimentation conventionnelle chez des enfants habitant en milieu urbain ou sub-urbain, à Seattle ou dans sa banlieue, en incluant une période de passage à une alimentation « bio ».

Cette étude, menée de 2003 à 2004, a porté initialement sur 23 enfants âgés de 3 à 11 ans, vivant dans un environnement sans utilisation domestique de pesticides avant et pendant l’étude.

Ces enfants, recrutés dans trois écoles, ont eu une alimentation conventionnelle au cours de l’année d’étude, sauf cinq jours consécutifs durant, en été et en automne,  où ils ont consommé des fruits, jus de fruits et légumes « bio », correspondant à ceux, « non-bio », consommés auparavant.

Au cours de l’année d’étude, les métabolites du malathion, du chlorpyrifos et d’autres pesticides organophosphorés ont été dosés sur des prélèvements effectués deux fois par jour sur une période de 7 jours consécutifs en hiver et au printemps, 12 jours consécutifs en automne, et 15 en été. Au total, 724 échantillons urinaires ont été recueillis en été, 516 en automne, 260 en hiver et 257 au printemps, et adressés pour dosages aux Centers for Disease Control and Prevention (CDC), et l’analyse finale a porté sur 19 enfants, pour lesquels le protocole de recueil urinaire avait été suivi.

La fréquence de détection urinaire variait selon les métabolites ; le métabolite du chlorpyrifos avait le taux de détection le plus élevé (91 %), venait ensuite celui du malathion (66 %), les taux des autres métabolites organophosphorés se situant entre 9 et 25 %.

Au bout des cinq jours de substitution des fruits et légumes conventionnels par des fruits et légumes « bio », les résultats montrent, que l’intervention ait eu lieu en été ou en automne, une réduction des concentrations médianes des métabolites du malathion et du chlorpyrifos, concentrations devenues alors non détectables ou quasi non détectables.

Puis, dès que les enfants ont repris une alimentation conventionnelle, les concentrations urinaires des métabolites sont revenues à leurs niveaux des jours précédant l’introduction des aliments « bio ».

Les résultats montrent aussi le rôle de la saisonnalité, correspondant à la consommation de fruits et légumes frais, seul facteur contributif aux niveaux urinaires des métabolites du malathion et du chlorpyrifos mis en évidence dans cette étude.Dans un contexte où la plupart des études publiées ont porté leur attention sur l’exposition aux pesticides des enfants vivant dans des environnements agricoles, cette étude, longitudinale, qui a évalué l’exposition aux pesticides organophosphorés d’enfants d’une ville, Seattle, en répétant les dosages urinaires des métabolites spécifiques, montre que la principale source d’exposition des enfants de cette étude à ces polluants est l’alimentation.

Les auteurs précisent que leur intention n’est pas de prôner la limitation des produits frais, et rappellent l’importance des mesures diététiques, consommation de fruits et légumes incluses, dans la prévention notamment de l’obésité et du diabète dont les prévalences vont croissant.

Ils soulignent que leur propos n’est pas de promouvoir la consommation de produits « bio », « bien que », disent-ils, « nos données démontrent clairement que les aliments cultivés « bio » contiennent bien moins de résidus de pesticides ».

Ils s’interrogent, sans certitude, sur les effets délétères des niveaux d’exposition aux pesticides relevés dans cette étude et concluent sur la nécessité d’efforts de recherche supplémentaires dédiés aux relations entre expositions aux pesticides et effets sanitaires chez l’enfant.

Vous pouvez trouver l’étude originale :

Lu C et coll. :  Dietary intake and its contribution to longitudinal organophosphorus pesticide exposure in urban/suburban children.

Environ Health Perspect, 15 janvier 2008.A l’adresse :

http://www.ehponline.org/members/2008/10912/10912.pdf

Cette nouvelle publication s’ajoute à d’autres travaux réalisés ces dernières années que le MDRGF avait déjà diffusés et qui tiraient les mêmes conclusions.

Voir par exemple :

http://www.pesticides-etudes.mdrgf.org/2003_02_01_lespesticides_archive.html