Les dangers des anticoagulants
Faisant partie des « mort-aux-rats » extrêmement toxiques, les anticoagulants sont les molécules qui empêchent la formation de caillots sanguins. Selon les médecins, le rapport bénéfice/risque des anticoagulants demeure favorable sous réserve du respect du bon usage de ces médicaments. Qu’en est-il de la vérité, vraie ?
Qu’apportent les anticoagulants ?
Les anticoagulants sont couramment utilisés pour soigner les thromboses (obstruction d’une veine) et les embolies (occlusion d’une artère pulmonaire ou cérébrale). Ils sont également indiqués en prévention de ces maladies, par exemple, en cas de port de prothèse de la valve cardiaque, de la hanche ou du genou. Parallèlement, le fait de donner un anticoagulant au patient permet de réduire le risque d’un infarctus ou d’un AVC.
Que sont les « anti-vitamines K » (AVK) ?
Connus sous abrégé AVK, les « anti-vitamines K » sont les anticoagulants les plus utilisés. Ils agissent en s’opposant à l’action de la vitamine K, nécessaire à la coagulation sanguine. C’est la raison pour laquelle ils ont baptisés « anti-vitamines K » ou « AVK ». Sintrom, Préviscan et Coumadine sont les AVK les plus prescrits.
Quels sont les effets secondaires des AVK ?
Parmi les effets secondaires des AVK citons la fatigue chronique, la pâleur inhabituelle, les nausées fréquentes, la perte importante d’appétit, l’amaigrissement maladif, la chute accélérée de cheveux. La prise prolongée de ces médicaments est associée à un risque accru de saignement, responsable de 4 000 décès et 17 000 hospitalisations par an.
Peut-on prendre les compléments alimentaires en même temps que les AVK ?
Effrayées par les effets secondaires des anticoagulants, de nombreuses personnes se tournent vers des traitements alternatifs. Cependant, les dangers de l’automédication sont multiples. Certains suppléments alimentaires tendent à inhiber l’action des anticoagulants (millepertuis, pousses de brocoli, artichaut, coenzyme-Q10, vitamine C, glucosamine), alors que d’autres (ail, ginkgo biloba, matricaire, saule blanc, reine des prés, cannelle, aspérule odorante, oméga-3, vitamine E) accroissent cette même action avec un risque accru de saignement.
Ainsi, la prise conjointe d’anticoagulants et de suppléments alimentaires nécessite une surveillance médicale par prélèvement de sang. Il est donc obligatoire de passer régulièrement un test sanguin appelé INR (International Normalized Ratio = Rapport International Normalisé). Les résultats doivent se situer entre 2 et 3 pour une personne ayant un traitement anticoagulant de type AVK et prenant simultanément l’un des compléments alimentaires cités ci-dessus. Au-delà de 5, le sang est trop fluide. Cela signifie que le risque de sainement est devenu important. Au-dessous de 2, le sang est trop visqueux. C’est-à-dire le risque d’obstruction des vaisseaux est accru. Il faut donc contacter votre médecin traitant : en fonction des résultats sanguins et des manifestations cliniques, il prendra les mesures nécessaires. Celles-ci peuvent aller de la simple suppression de supplément à l’ajustement de dose de médicament. Sachez que la valeur de votre IRN est mentionnée sur votre carnet d’anticoagulant (carnet de surveillance). Vous devez montrer ce document à chaque consultation médicale !
Quelles sont les règles à respecter ?
-Prenez votre anticoagulant toujours à heure fixe.
-Consultez d’urgence votre médecin en cas d’un saignement du nez ou des gencives, d’urines sanglantes, de selles goudronneuses, de bleus et d’éruptions cutanées.
– Ne prenez pas d’autres médicaments sans l’accord préalable de votre médecin.
– Ne modifiez jamais la dose d’un anticoagulant sans avis médical.
– Evitez dans la mesure du possible toutes les piqûres (acupuncture, piercing), les coupures et les blessures.
– Surveillez de près votre alimentation.
Quels sont les aliments à éviter ?
De nombreux aliments interfèrent avec les anticoagulants. Il s’agit des abats, des fromages fermentés, des choux (chou-fleur, chou de Bruxelles, chou rouge, brocoli, choucroute), de l’épinard, du cresson, du fenouil, de la laitue, des asperges vertes et des pistaches. En effet, ces produits sont riches en vitamine K, qui joue un rôle majeur dans la fabrication des facteurs de coagulation dans le foie. La vitamine K interfère avec des anticoagulants, en inhibant leur action.
Quelle est la différence entre un anticoagulant et un antiagrégant plaquettaire ?
Un antiagrégant plaquettaire, comme son nom l’indique, empêche l’agrégation (agglutination) des plaquettes sanguines, en les rendant moins collantes. Il diminue ainsi la vitesse de formation des caillots capables d’obstruer des artères et potentialise souvent l’action d’un anticoagulant. Les antiplaquettaires les plus utilisés sont Kardegic, Aspirine et Plavix.