Irradiation des Aliments
Une législation trop fragile
Deux directives européennes (1999/2/CE et 1999/3/CE) déterminent la liste de produits dont l’irradiation est autorisée (les herbes aromatiques, les épices, les condiments) et l’obligation d’étiquetage.
La France, comme 7 autres pays de l’Union européenne, a obtenu des dérogations concernant la liste des produits autorisés. Ces directives ont été transposées en droit français par décret (no 2001-1097 du 16 novembre 2001).
En conséquence, il est légal en France d’irradier et de proposer à la vente les produits suivants :
les flocons et germes de céréales pour produits laitiers,
les cuisses de grenouilles congelées,
l’ovalbumine (additif alimentaire),
la caséine et les caséinates (additifs alimentaires).
Ainsi, par exemple, il est autorisé de commercialiser des légumes et des fruits secs irradiés, mais pas des fruits et légumes frais.
Les produits irradiés doivent être étiquetés » traité par ionisation » ou » traité par rayonnement ionisant ».
Des contrôles très largement insuffisants
On ne peut pas détecter les aliments irradiés à l’œil nu. L’étiquetage obligatoire (mention « traité par ionisation » ou « traité par rayonnements ionisants ») est le seul moyen pour le consommateur de savoir si le produit est irradié ou non. La Commission européenne (CE) publie chaque année un rapport sur le « traitement des denrées alimentaires par ionisation » à partir des données que chaque Etat membre est censé communiquer, d’une part sur les volumes et produits irradiés dans le pays concerné, d’autre part sur les contrôles réalisés au niveau de la commercialisation. Sur dix Etats membres qui disposaient en 2005 d’unités d’irradiation agréées, huit (à l’exception de l’Espagne et l’Italie, pourtant gros producteurs de fruits et légumes) ont communiqué les informations demandées sur les quantités de produits traités et les doses appliquées, pour un total d’environ 15 000 tonnes de produits irradiés. Concernant les contrôles au stade de la commercialisation, seuls seize Etats ont déclaré avoir procédé à des contrôles, 4% des échantillons en moyenne ayant été irradiés illégalement et/ou n’étant pas étiquetés correctement, un chiffre en forte progression depuis 2001. En définitive, il n’est possible de connaître ni la quantité exacte de denrées alimentaires irradiées, ni le volume des aliments irradiés effectivement commercialisés au sein de l’Union. Malgré les rappels à l’ordre de la Commission européenne, les contrôles restent très laxistes dans de nombreux pays. Il est clair que les consommateurs ne peuvent pas vraiment savoir s’ils mangent des aliments irradiés ou non. La situation en France est inquiétante. Avec plus de 3100 tonnes en 2005, la France est le 3ème pays de l’UE à traiter des aliments par irradiation. Au niveau de la commercialisation, seuls 105 échantillons y ont été analysés en 2006, dont 10% étaient frauduleux.
Labels et signes de qualité
Il existe un label pour désigner les produits irradiés, le « radura », mais il est peu utilisé en France.
L’ionisation par rayonnements gamma n’étant pas autorisée en agriculture biologique, le label AB est le seul label garantissant en principe que les produits ainsi labellisés ne sont pas irradiés (ce qui ne signifie pas que seuls les produits labellisés AB ne sont pas irradiés !).
Des mentions comme Nature & Progrès ou Demeter, dont le cahier des charges est plus strict que le label AB sur certains critères, apportent une garantie supplémentaire.
Quelques principes essentiels
Vérifier l’étiquetage : les produits et ingrédients irradiés doivent porter les mentions « traité par ionisation » ou traité par « rayonnement ionisant ». Dans la mesure où il n’existe quasiment aucun contrôle des produits commercialisés en France sur le critère de l’irradiation, il est recommandé de privilégier :
les fruits et légumes de saison,
les produits locaux,
les achats directs au producteur, à la ferme, sur le marché, dans des AMAPÂ…
les produits issus de l’agriculture biologique (pour lesquels l’irradiation n’est pas autorisée) (voir notre guide conso) N’hésitez pas aussi à questionner les commerçants et producteurs auxquels vous achetez vos produits, ou les restaurants que vous fréquentez.
Pour en savoir plus
http://www.irradiation-aliments.org/
N’obscurcissez pas l’avenir, il l’est déjà suffisamment.
Mais peut-être faut-il lancer un appel : aux semences, citoyens !
Raoul Jacquin
Ce communiqué est consultable sur le site
http://www.irradiation-aliments.orghttp://www.kokopelli.asso.fr/index.html
pourrait se dédire et amender la loi (Nathalie Kosciusko-Morizet)
http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article-205-45855.html